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Les buts de la communication

Nous définissons six buts de communication, chacun avec une polarité positive et une polarité négative.

La communication peut être au service de notre partie lumineuse ou au service de notre ego. L’ego c’est la partie de nous-même qui vit dans l’anxiété, dans la crainte, qui se sent toujours menacée, et qui donc a besoin de se défendre et d’attaquer – on parle aussi de l’ombre. Un même but va pouvoir être utilisé positivement pour créer de l’échange, du lien, ou pour servir nos intérêts d’une manière moins positive, dans la croyance que l’on ne peut pas recevoir ce dont on a besoin naturellement sans devoir manipuler l’autre.

Qu’est-ce que l’on cherche à faire quand on communique ? Voici les buts principaux de la communication : 

1 – INFORMER / DÉFORMER

INFORMER

C’est donner de l’information, parler des faits, dire ce que l’on a observé.

DÉFORMER

C’est ne pas être authentique par intérêt.

Parmi les valeurs de l’IFAS figure l’authenticité, qui consiste à dire notre vérité. Ce que l’on dit est vrai, on ne cherche pas à changer la réalité. Par contre, on peut choisir de ne pas tout dire de soi et de son expérience.

J’aimerais préciser que nous ne sommes pas dans une notion bien-pensante ou religieuse, ni même philosophique, de la vérité (cela ne correspond pas à notre approche) mais que nous nous appuyons sur les découvertes des neurosciences. Des études ont montré que quand on ne dit pas la vérité le cerveau émet une onde électrique particulière et envoie un signal de stress que l’autre peut percevoir via son hémisphère droit.

L’authenticité est un thème complexe en Gestalt-thérapie Intégrative. Il rejoint le thème des croyances : si on a du mal à être authentique, c’est peut-être qu’on croit que la vérité nue ne suffit pas, ou qu’on n’assume pas notre vécu, nos actes.

Nous partons du postulat qu’on peut toujours rester dans l’authenticité en étant juste avec soi et avec l’autre.

2 – PARTAGER / ENVAHIR

PARTAGER

Partager son expérience, son vécu, ses émotions.

On communique parce que l’on veut partager quelque chose avec autrui. C’est ce que les stagiaires font lors des sessions de formation : Je te partage mon expérience, je me montre moi en tant qu’être humain devant toi, un autre être humain.

Quand on ne partage plus rien on meurt, parce qu’on se sent tout seul.

Partager nous enrichit, et partager nous aide aussi à mieux intégrer notre expérience, c’est faire revivre les choses, cela leur donne une existence. Dans la notion de partage il y a l’idée que l’on partage pour soi.

Partager est un point important.

ENVAHIR

Envahir l’espace de l’autre avec sa parole.

Ce point nous permet d’aborder un point central, l’écoute. La plupart des gens ne s’écoutent pas. Il est fréquent, lorsqu’on est en train de partager quelque chose, que l’autre nous coupe la parole pour raconter sa propre histoire.

On peut aussi envahir l’autre avec sa parole, ses émotions, sans prendre soin de la manière dont il reçoit cela.

3 – DEMANDER / OBTENIR

DEMANDER

Exprimer un besoin / un désir.

J’aimerais aller voir cette exposition et pour cela il faut que quelqu’un garde mon enfant, est-ce que tu aurais du temps pour ça ?

C’est un point très important de la communication consciente : demander ce que l’on veut plutôt que de laisser l’autre deviner ce que l’on aimerait. Cela nous relie à l’enfant en nous, qui attendait que ses intentions soient devinées sans qu’il ait à les exprimer.

OBTENIR

Obtenir c’est avoir sans demander.

On pourrait aussi dire la même chose sous la forme : En ce moment il y a cette expo que j’aimerais tellement voir. Mais je suis toujours coincée à la maison avec cet enfant, c’est vraiment un poids, et jamais personne ne me propose de m’aider pour que j’aie un peu de temps libre … Là c’est manipulateur, ça génère de la culpabilité. C’est chercher à obtenir quelque chose, mais sans exprimer ce que l’on veut. C’est de la communication indirecte, dans laquelle l’autre se retrouve coincé. Comme il n’y a pas de vraie demande exprimée, l’autre ne peut pas se positionner, il ne pourra dire ni un vrai oui, ni un vrai non. La communication peut être source de distorsion, même parfois sans qu’on s’en rende compte. Notamment quand on est angoissé et focalisé sur soi, elle peut être pas mal orientée sur l’idée d’obtenir.


4 – DONNER / RETENIR

DONNER

Un vrai don se fait pour l’autre – il n’y a pas de bénéfice secondaire dans le don. Le don c’est chercher ce que l’autre aimerait. C’est aussi donner un compliment, un remerciement, une gratification, …

RETENIR

Garder en soi ce que l’on voudrait dire.

En Gestalt, cela s’appelle de la rétroflexion, qui est l’un des mécanismes de résistance et de régulation du contact. La rétroflexion c’est garder à l’intérieur de soi quelque chose que l’on voudrait dire, qu’il serait juste de dire, mais qu’on n’ose pas dire ou qu’on n’arrive pas à dire. Cela peut être des paroles confrontantes, mais aussi des paroles aimantes. Il y a aussi des gens qui sont dans le don mais qui n’osent pas demander quelque chose pour eux.


5 – SE POSITIONNER / SE DISSIMULER

SE POSITIONNER

Se positionner, c’est dire ce que l’on pense réellement.

C’est exprimer sa vérité, ses opinions et sa pensée.

On retrouve là le thème de l’authenticité, sauf que ce ne sont pas seulement des informations, c’est plus notre point de vue, notre pensée, que l’on va exprimer.

Il ne s’agit pas seulement de dire mais de prendre position, de prendre sa place.

SE DISSIMULER

Là on retrouve souvent des difficultés liées à la peur du regard des autres. Parfois on ne dit pas ce que l’on pense par peur du jugement ou de l’attaque.

6 – CADRER / DOMINER

CADRER

Communiquer ou rappeler la loi

C’est un point un peu à part, qui est différent de la simple information. Il y a dedans l’idée de fermeté. Cela peut être lié à un besoin de sécurité : dans l’avion, une hôtesse de l’air va donner une information en disant : Il est nécessaire de boucler votre ceinture. Si vous ne le faites pas elle va vous cadrer, parce que c’est une question de sécurité.

Cadrer est adapté aux situations d’urgence, de danger, par exemple lorsque vous vous apprêtez à traverser une rue avec un jeune enfant. Vous allez faire preuve d’autorité et dire : Donne-moi la main pour traverser la rue. Dans un cas comme ça on ne dit pas : Mon petit chou, si tu étais assez gentil pour me donner la main, mais juste si tu veux bien, hein… Il faut que ce soit efficace et entendu immédiatement.

Attention quand même aux communications où il n’y a que du cadrage !

Dans la thérapie, le praticien ou thérapeute pose un cadre – on apprend cela au cours de la formation – et il a parfois à cadrer son client.

DOMINER

Prendre le pouvoir, passer en force.

Là on n’est plus dans l’idée du recadrage, mais dans une violence qui sert des intérêts personnels.

L’autre n’a pas de place et n’existe pas. On quitte les valeurs humanistes.

(Arnaud Sebal)

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